la subversion est instructive

samedi, mai 19, 2007

En rond dans une cage

C'est fini le temps des déceptions, des hésitations et revirements à répétition, il a été élu, plus la peine de se demander si ça valait le coup ou pas de voter contre lui. Même pas de remords, je dirais.
C'est fini, mais le problème c'est que là il y a un blanc. C'est fini et plus rien. Impossible, on croirait, mais si. C'est fini et arrêté.

Et ne me dites pas que deux ou trois manifs qui rassemblent quelques milliers de personnes dans toute la France, ça correspond à quoique ce soit d'un peu valable, vu le contexte. Mais c'est fini parce qu'il n'y a plus rien à faire, tout bêtement. Quand vous vous ramenez à une manif et que la station de métro est fermée, et qu'il y a environ... 20? 30 fois plus de flics....? Qu'à cette même manifestation les gens ne peuvent même pas se retrouver puisque le lieu de rendez-vous est inaccessible, fourgons blancs et bleus obligent ; et que la moitié des manifestants, de toutes façons sont de gentils RG...
Vous faites comme tout le monde, vous vous promenez un peu dans le quartier, même pas une poubelle à brûler parce que Sarko a décidé qu'il pleuvrait, et puis vous rentrez chez vous.

Il est aussi possible d'aller se faire enfermer dans des pièges à rats tout à fait renommés. Genre Bastille, ou Concorde, pour les plus imaginatifs, et là, trente pékins paumés attendent sous la pluie que rien ne se passe. C'est super ultra cool.

Ou alors des balades au rythme un peu plus enlevé, mais qui finissent malheureusement toujours de la même manière, et toujours pour les mêmes, faut comprendre qu'on en ait un peu ras-le-bol au bout d'un moment, surtout quand c'est pour se faire tirer dans le dos ensuite par de sympathiques diant-diants.
Genre ceux qui ont été traumatisés par l'idée qu'on puisse, tant qu'à discuter dans le vide, inviter dans le débat des gens qui n'avaient même pas eu le rendez-vous par indy, mais dont je savais pourtant qu'ils avaient participé à des trucs, avant. Ils étaient là, à 10m, mais non, il ne fallait pas leur parler "à ce moment-là, autant demander à n'importe qui, la personne là, qui passe, si elle ne veut pas nous rejoindre".... C'est vrai qu'on est là pour discuter de choses sérieuses, hein, alors des noirs, vous n'allez pas me faire croire qu'ils peuvent être vraiment politisés. "Mais pourquoi tu es venue, au fait, si tu trouves que l'idée de se voir en vrai pour discuter est mauvaise? C'est assez paradoxal, je trouve" C'est vrai, comment est-ce que j'ai pu m'imaginer un seul instant que des filles en fute stretch, ventre à l'air et ballerines pouvaient avoir en tête d'organiser un truc pour de vrai. Bon en même temps c'est vrai qu'elle n'avait pas osé mettre sa photo. "Mais une action, ça se construit, justement. Je suis pour qu'on aille dans un café, ce sera plus simple" Et Barbès, ça s'est construit en combien de temps? 1 minute? 2 à la limite. "Ah oui mais forcément, si tu considères que Barbès c'était bien... " Je me suis cassée, vite fait.

Il y a aussi d'autres choses à faire. Mais quoi? Il faudrait trouver des actions qu'on puisse mener à une, deux, six ou sept personnes. Des actions vraiment très très mobiles, de pur harcèlement. Entre gribouiller Nique Sarko sur toutes les affiches du métro, et brûler des poubelles. Pour l'aspect individuel. Il faudrait penser.

Parce que la guerre, c'est tous les jours.

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