la révolte n'a pas de nom

mais quand même.
il ne faudrait pas abuser, et si aucune appelation d'origine contrôlée ne peut prétendre recouvrir le champ (ou plutôt la jungle, ça fait plus exotique) gigantesque de la révolte, ça ne veut pas dire que certains noms lui soient interdits, ce serait contradictoire, nous sommes bien d'accord.
prenons l'exemple du mot "punk" (je me demande bien pourquoi je prends cet exemple d'ailleurs.. faudrait que je sois un peu moins monomaniaque ces derniers temps). d'aucuns prétendent que le mouvement punk c'est des hordes d'outres à bière shootées à l'électro qui cuvent leur haine en ricanant les yeux dans les yeux avec leurs chiens. c'est une affirmation d'une imbécilité sans nom cela va de soi, ça ne vaudrait même pas le coup de la discuter, si je n'avais pas terriblement envie d'écouter the ramones.
je connais même des gens qui me parlent de "vrais punks" qui par définition ne pourraient pas aller à un concert des wampas; et d'autres qui pour moi sont punks mais qui ne s'habillent pas en "vrais punks". dites donc pour une asociale j'en connais des gens en fait.
revenons à nos moutons et retournons à la source. pour moi un punk c'est tout simplement quelqun qui en a terriblement marre de toutes les conventions sociales et qui décide de tout faire sauter et de vivre, vivre intensément. je ne vois là aucune nécessité d'avoir une crête, qu'elle soit rose ou pas d'ailleurs.
conséquence: un vrai keupon devrait aller au concert des wampas et s'habiller comme il en a envie. c'est même un peu le principe. tout le monde met des jeans savamment déchirés et des vestes militaires. tout le monde a une coupe savamment déstructurée. en quoi c'est drôle? quel est l'intérêt d'être cynique si l'on ne croit vraiment en rien? à quoi ça me servirait de me foutre du système commercial qui nous impose un modèle de couple moderne, parfait, qui s'aime, et sexuellement hyperactif, si je tombais pas amoureuse une fois de temps en temps? où est la subversion?
si je rejette ces images, c'est précisément parce que je leur dénie tout droit à s'intercaler entre moi et moi, entre ce que je pense et ce que je ressens, à s'imposer comme représentations alors que j'ai tellement de choses à vivre. si j'aime pas danser c'est parce que j'aime bouger, si j'aime les wampas, c'est que leur musique elle vaut parce que le public la vit tout autant que les zicos qui la jouent. j'ai aucune envie d'avoir le look du rebelle.
chanter 'je suis le seul de toute la france à posséder un super zoom', vous m'excuserez, mais je trouve ça plus marrant.