ce n'est qu'un combat

continuons le début.
c'est marrant, maintenant on parle d'emploi jeune. avant on parlait des voitures qu'ils brûlaient. je préférais avant, c'est mon côté nostalgique sans doute. le pauvre militant socialiste avec ses torchons à la main avait l'air un peu malheureux d'être à la page, hier. franchement il s'en serait bien passé de nous distribuer son papier hygiénique imprimé à l'entrée du métro, et somme toute cela se comprend: se geler pour réclamer le remplacement du contrat première embauche par l'emploi-jeune, ça demande une abnégation et un dévouement tel, une telle soif de militantisme envers et contre toute raison... enfin, s'il avait su qu'il faut regarder les gens dans les yeux et bouger son bras, il aurait sûrement pu accomplir son ignoble forfait encore plus rapidement, ne nous plaignons pas.

on dirait que les gens y croient. des fois je me demande pourquoi, et d'autres je n'ai pas le temps. ils ne veulent pas comprendre plus exactement. nous ne voulons pas de votre intégration. je ne parle pas de questions ethniques, religieuses ou je ne sais quoi, je parle en général. et ça durera jusqu'à ce que vous leviez enfin votre regard jusqu'à nous, et jusqu'à ce que vous acceptiez la lutte. la lutte contre nous si vous voulez, si ça vous défoule ou vous apprend la liberté -bien que j'y crois peu pour être franche, mais contre plutôt votre inertie.
lâchez la rampe. ne gardez pas les pieds au sol.