la subversion est instructive

samedi, novembre 03, 2007

Circulations aléatoires (mon ange gardien est cool)

Pourquoi est-ce que je suis aussi grave, comme fille ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas me contenter de boire et rire comme une imbécile ? Pourquoi est-ce qu’il faut qu’en plus je décide de rentrer chez moi à pied, hein, pourquoi ?

Hier j’aurais dû voir les Prouters pour la première fois de ma vie, événement mémorable s’il en est. En un sens, heureusement que je ne suis pas descendue les regarder jouer, je n’en aurais probablement gardé que quelques souvenirs très flous. Aussi flous que ceux des gens avec qui j’ai discuté, de manière assez agressive il me semble, à l’entrée du bar, sans même y entrer sauf pour aller pisser de temps à autre. Tiens oui je trouvais que j’avais complètement déconné ce soir-là : non, finalement, j’ai oublié de pisser dehors sur une voiture (oui la majorité des voitures restent à l’extérieur des bars, même ceux qui passent des groupes de punkachien et de psycho), j’ai été assez sage somme toute. Bon, il est vrai que c'était une drôle d’idée de partir de Malakoff alors que j’étais raide comme je l’ai rarement été ; cette phrase permet de donner du sens à la troisième de mes interrogations perplexes, si vous voulez en profiter pour la relire maintenant que vous pouvez la comprendre… Ah non c'est vrai il faudrait aussi que je précise que j’habite Porte des Lilas : ça y est c'est fait.

Donc j’étais supposée aller à un concert avec des amis, dans la cave du dit débit de boissons quand soudain je décide de partir sans prévenir personne. Si, il paraît que j’ai dit à une amie que je partais Porte de Versailles. C'est un point dont il restait une toute petite trace dans ma mémoire, mais je ne sais pas pourquoi ce matin j’avais décidé de ne pas faire trop confiance à ce qui pouvait se passer dans ma tête. Il est envisageable que cet élan de défiance ait été provoqué par un bref état des lieux, au saut du lit : j’ai mal à la mâchoire comme si je m’étais pris une droite et j’ai le poing explosé comme si j’en avais mis quelques unes. J’ai aussi quelques bleus, et une griffure dont la localisation me laisserait presque inquiète. J’espère vraiment que c'est avec un mur que je me suis battue cette nuit.

En fait c'est loin d’être impossible, en plus. Je me rappelle avoir voulu escalader des trucs. Notamment un grand talus, au sommet duquel se trouvait une ligne de chemin de fer. Je voulais aller sur les rails pour voir le train. Mais il y avait déjà un grand muret à passer (je pourrais aussi dire un petit mur, mais ça fait moins impressionnant je trouve, non ?), il me semble. Ce salaud il a résisté, donc je crois que je m’étais énervée, mais je ne suis pas sûre. C'est peut-être tout simplement la faute des immeubles et du sol qui refusaient de tenir en place, aussi. Ca expliquerait ma bosse à la tête. Il y a une fois où j’ai joué à cache-cache avec un épicier derrière les rayons mais c'était pour rire, je ne l’aurais pas tapé. Bref, il y a comme des trucs que je ne saisis pas entièrement, dans cette soirée…

Heureusement que mon ange gardien, lui, est plus sérieux que moi. Il s’est occupé de tout. Il y a, déjà, un copain qu’il a mis sur le coup en le faisant m’appeler toutes les dix minutes pour vérifier que je ne faisais pas de choses déraisonnables comme mourir, dormir sous un pont ou me faire violer, ou les trois simultanément ou dans l’ordre que vous souhaiterez. Ensuite, quand je suis arrivée chépaou, ça pourrait être Porte de Versailles comme ne pas l’être, il y avait des lampadaires et des voitures qui roulaient. J’étais peut-être sur la chaussée. Je ne sais pas. Je regardais ça les yeux dans le vague, et j’étais triste à crever. En tout cas, si j’étais au milieu de la route, ça expliquerait pourquoi le mec s’est arrêté et m’a proposé de monter dans la caisse. J’ai dit « Merci c'est trop gentil ». Il était manager, dans un milieu de merde, genre funk. Sur le périph, j’espérais, j’espérais de toute mes forces qu’on s’en allait, qu’on partait vers le nord, je voulais aller loin, loin, loin… Un périph de nuit ça ressemble à une autoroute, après tout. A Porte des Lilas il m’a déposée, devant la porte. Merci Jésus. J’avais tellement envie que quelqu’un s’occupe de moi, ce soir-là…

Et puis comme ça c'était trop cool j’ai pu me lever à temps et spontanément pour aller à mon entretien d’embauche à Mc Do. C'est chouette quand même, non, quand on y pense ?

Qu’est-ce que j’avais honte, ce matin…

lundi, octobre 15, 2007

En mode modération

Il faut bien signaler que, depuis que j'ai pris la grande décision de ne plus boire jusqu'à ne plus pouvoir le faire pour cause de paupières qui se ferment lentement mais sûrement, je dors, je dors même très bien.
Environ douze ou treize heures par nuit, onze quand je m'oblige à sortir du lit encore toute molle de sommeil vers neuf heures du mat. Hum maintenant que j'y pense, très bien n'était peut-être pas l'expression adéquate. D'autant que, comprenez-moi bien, quand je décidais de m'imbiber au maximum pendant une soirée parce que sinon ça sert à quoi de boire, je finissais par me rouler en boule dans un coin quelconque, mais au moins, cinq heures après, c'était reparti.
Donc des fois je me demande un peu l'intérêt d'être saine et sobre si c'est pour avoir moins d'heures de conscience au cours de la journée... Ah si j'ai trouvé une raison : le cours du coca light lidl est très inférieur à celui du mousseux premier prix. Et puis ça doit quand même être bien meilleur pour la santé de boire un litre et demi de soda tous les jours, n'est-ce pas.

Tiens donc, essayez de deviner qui je suis allée voir en concert samedi?

jeudi, septembre 13, 2007

Je n'ai besoin de personne...




.. en Harley Davidson.

Tiens je crois que j'ai trouvé un nouvel objet de rêve. Il s'appelle Francis Capra. Décidément, je régresse au stade lycéen à une vitesse proprement stupéfiante, à côté de laquelle la dite moto même lancée à fond ferait bien rigoler.

Mais bon, la moustache fine et bien portée, le crâne rasé, la croix sur le sweat noir et le cuir, c'est la classe. D'ailleurs je me demande bien ce que j'attends pour en prendre de la graine, et vite fait. Y aurait-il par hasard quelqun ici qui ose mettre en doute la parfaite adéquation de ce look pour une jeune fille douce, féminine et délicate que la modestie m'empêche bien entendu de nommer?

D'ailleurs j'ai pour projet d'aller m'amuser un peu ; faire du lèche-vitrine, vous voyez, du shopping, quelque chose qui me corresponde bien. Je meurs d'impatience à l'idée de me coller des poudres de toutes les couleurs plein le visage, et du rouge à lèvre, et du mascara, et des paillettes, et tout! S*p*o*a c'est la belle vie. Ensuite j'irai avec mes copines essayer des robes dont l'élégance est inversement proportionnelle à la longueur de tissu nécessaire pour les créer, des pattes d'ef rose en léopard et des sandales dorées à talon. Donc je vais devoir renouveler un peu mon stock de copines mais c'est pas ma faute (à moi), hein! Ou alors je me lance dans le trafic des chromosomes Y, ça doit être assez rentable, et je leur refile des X à la place. Oh et puis s'ils sont pas contents mes copines, et ben tant pis, ils viennent comme ça. Le torse velu, ça fait toujours un certain effet, dans un décolleté, je crois...
Mais je fais même pas exprès je vous promets. Je suis comme ça depuis quasiment deux mois, et j'arrive pas à ratterrir.
Bon, c'est pas tout, ça, mais qui est-ce qui m'accompagne, au final?
Allez, faîtes pas vos timides. Je vous connais, hein, c'est pas à moi que vous allez faire le coup du "Oh mais non voyons, c'est pas mon genre".
Bisouuuus.
'Tain qu'est-ce qui m'arrive? Ouh j'ai peur.



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mardi, août 21, 2007

Quand on quitte le septante-cinq

on a parfois de bonnes surprises.
En fait, la question c'est plutôt partir, oui, mais partir où, me direz-vous. Hahaha. Et non, perdu, c'était un piège. La vraie question, c'est partir comment.

Partir avec des potes, ça peut vous faire oublier que vous êtes dans un coin paumé de notre beau pays au climat tempéré (mais humide) et que vous n'aimez pas la campagne, par exemple. Admettons que je sois partie passer quelques jours dans un charmant village d'Anjou. Mettons (pure hypothèse, n'est-ce pas) que j'y sois allée avec des gens aussi peu intéressés par la bière et le foot que moi, c'est dire, et bien ça change tout! C'est pas comme si j'y étais allée avec l'idée de bosser! Bon, l'idée à tenu environ 1h30. On a aussi pêché au bord de la Loire. C'était pouetique comme tout. Et surtout, on a découvert des talents culinaires insoupçonnés chez Truc (c'est toujours pas son vrai nom, mais je tiens à garder une certaine cohérence dans ce blog, contrairement à ce qu'on pourrait penser), et on a pu apprécier l'étendue de la gastronomie locale. Vive le pâté aux prunes, les tartines au poivre au petit-dej et le beurre blanc! (ok, c'est moi qui ai rajouté les tartines, j'avoue, maintenant si vous pouviez me retirer les allumettes de dessous les ongles, merci)

En revenant non pas de Lorraine mais du Maine-et-Loire, nous chantions avec application et conviction des vieux tubes d'Indochine, quand ça m'a rappelé un message très structuré reçu la veille ; j'en ai appelé l'expéditrice, qui m'a alors fait une confidence essentielle pour la suite de l'histoire : elle allait voir les Wampas le lendemain. Ô joie, j'arrive juste à temps, jubilai-je donc silencieusement, toute à l'excitation de la nouvelle. C'est à Bruxelles, continue-t-elle. Ah. Ah, répétai-je en mon for intérieur, vaguement abasourdie. Mais Bruxelles, c'est pas en Ile-de-France, il me semble? Enfin c'est elle qui fait de la géo, hein, pas moi.

Bon ben j'y vais quand même. Bizarrement, quand j'ai appelé à minuit la moitié de mon répertoire en demandant "Ouais salut c'est Aurore, ça te dit pas d'aller en stop à Bruxelles demain?", ils avaient tous d'excellentes excuses.
Tant pis pour eux j'y suis allée toute seule comme une grande, et on a fait du 145 sur l'autoroute dans une grosse mercedes bleu marine intérieur crème, c'était chouette. Ensuite le mec m'a fait visiter un peu la ville, les curiosités touristiques tout ça, puis j'ai rejoint des amis sur la place du concert. On a bu de la bière, de la kriek, de la bière, discuté un peu, bu, re-bu, etc. Puis le concert, Fatals Picards et Wampas à la fin.. cool à part les vigiles sur les nerfs et le pavé irrégulier. J'ai déchiré mon baggy sur 40 cm, passé mon temps à remonter mon débardeur trop grand, et je me suis couverte de bleus. Le bonheur, quoi. Je me suis même payé le luxe de mettre un poing dans le nez d'un abruti qui s'était collé un peu trop longtemps à moi, mais en rajoutant ensuite, comme lui, un "désolé" avec un grand sourire (il a bon dos le pogo). La forme olympique, on peut dire.
En plus, des gens gentils m'ont ramenée, donc pas eu besoin de refaire le pied de grue sur une bretelle d'autoroute au retour. C'est fou le nombre de gens gentils qu'il y avait là-bas, d'ailleurs. Ca finissait par m'attendrir.

Temps total de l'excursion belge : 20h, trajet compris! Mais de petits souvenirs à chaque mouvement pour l'ensemble de la semaine.. Tain, maintenant faut que je me remette à bosser.

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mercredi, juillet 25, 2007

Oï, bien ou koi?

J'ai commencé avec le classique, c'était foutu d'avance. Mes parents essayaient pourtant avec la meilleure volonté du monde, consciencieusement, de me faire découvrir la vraie musique à coup de 33 tours d'enrico macias et claude barzotti, j'ai tout fichu en l'air en tombant amoureuse de beethoven et tchaïkowski, petite. Bon, j'avoue que, dans un repli bien caché de ma mémoire, restent quelques vagues souvenirs de moi dansant sur du Sardou ou chantant à gorge déployée "Je te donne toutes mes différences" (la version Goldman, hein, attention).
Mais quand même, lorsqu'ils m'ont offert ma première radio (avec lecteur cd K7 et tout), ils ont eu d'autant plus de mérite qu'ils savaient que c'en était fini de la paix (musicale) du foyer. Ils savaient que je traumatiserais l'intégralité des habitants de la maison avec des lieds, opéras, concertos et tutti quanti, et pourtant, ils l'ont déposée dans ma chambre avant que je ne rentre de cours : si ce n'est pas de la bonté d'âme pure et dure. Je m'en servais aussi pour écouter les exploits de Kapo, Kalou, Mexes, Cissé, etc., c'est vrai, mais à part ma mère, je ne disposais que d'un soutien très modéré du reste de la famille sur ce plan. Il n'y a donc pas d'explication rationnelle.

Je faisais du violon, à l'époque.
J'aimais la musique dite "classique", romantique en fait pour ce qui me concerne (Bramhs, Schubert, Tchaïkowski, Beethov, Rossini, Wagner, etc.), à un point qu'on peut difficilement imaginer. Je n'ai pas cessé de l'aimer : j'ai encore terrorisé quelqu'un en en parlant, récemment. Il a d'ailleurs considéré que continuer de me voir alors même qu'il connaissait ce secret était vraiment une preuve d'attachement digne de ce nom, et me l'a rappelé depuis. Peut-être est-ce le cas.

Mais, les années passant, j'ai commencé à écouter un peu de rock. Trust mis à part, je me lavais principalement les oreilles avec de la soupe. C'est surtout le côté comédie musicale de Trust que j'appréciais, je dois avouer, en plus. Si vous ne le voyez pas... Je ne sais pas comment vous expliquer.

C'est vers 17/18 ans que je me suis mise sérieusement à écouter du rock un peu plus exigeant et du punk. Un an après environ, je commençais à n'écouter plus grand chose, à part les Ramones, les Wampas, LSD et les Sex Pistols. Pas franchement ce qu'on fait de plus underground, d'accord, mais je m'y suis mise petit à petit.
D'autant que, avec le punk, c'était beaucoup plus qu'une question de musique (comme avec le classique d'ailleurs) : c'est une question de vie, d'espoir, de comportement. Cf. un post en 2005 il me semble.

Et c'est sans doute pour ça que, moi l'adolescente épargnée par la vague NTM lorsqu'elle submergeait toutes les cours de récré, moi qui n'avait pas daigné jeter une demie-oreille au rap quand j'avais l'âge d'en écouter, je m'y suis jetée à corps perdu (en dépit des rhumatismes et varices diverses ...) depuis quelques mois.
Attention, pas n'importe quel rap. Au début, ça n'avait pas grand chose à voir avec, d'ailleurs, c'est par Keny Arkana que j'ai accroché. Ca peut paraître bizarre, d'accord, pour quelqun qui connait un peu le rap, et la petite marseillaise. Mais c'est peut-être justement ça qui m'a séduite : ça ne ressemble pas trop à du hip hop, moins encore à du r'n'b (c'est surtout ça qui me faisait peur, en fait), elle gueule juste. Et comme ses mots pourraient être les miens, ben forcément j'ai accroché.
Petit à petit, j'ai joué l'autodidacte du rap. C'était drôle : je découvrais en même temps Sniper et Bouchées Doubles, le 3ème oeil et Singe des Rues, Swift Guad et ATK. Et je mettais tout sur un même plan : comme je ne savais pas ce qui était connu et ce qui ne l'était pas, ce qui avait bonne réputation et ce qui ne l'avait pas, je scrutais tout ça sans complaisance, et j'ai fini par me rendre compte que j'adorais le rap hardcore. pas trop gangsta, si possible, mais hardcore.
Ca vous étonne?

En fait, ça m'aurait peut-être étonné, et beaucoup même, il y a un an. Mais aujourd'hui ça me paraît d'une logique lisse et imparable : c'est la même révolte. Et, que ça me plaise ou non, je suis une gosse de mon temps (sans que cela ne m'empêche aucunement d'être une vieille des années 70, hein), donc il était impossible que je demeure éternellement fermée à une culture qui exprime aussi ce qui me fait vibrer dans un bon morceau de punk.
Il y a toujours plein de hip hop que je déteste, évidemment. Mais il y a aussi beaucoup de punk qui me saoule.

Donc j'me ferais une crête mais qui rentrera sous la capuche de mon sweat.
(j'rigole hein. vous ne vous rappelez pas ce que j'ai dit sur les crêtes?)

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Comme à 15 ans

Tiens c'est drôle, je vais déménager samedi, et j'ai vraiment l'impression de débarquer sur paname, genre "Hey Buenos Aires lalalalalaa"
Comme si c'était un nouveau début, la première fois que j'habitais seule, tranquille, avec toute la ville pour me balader et réfléchir, une bière à la main. Je crois que j'ai très envie d'être toute seule, indépendante, et pouvoir rentrer à pas d'heure sans que ça ne gêne qui que ce soit.
Envie de promenades urbaines et d'horaires inexistants, de gens croisés rapidement et d'autres qu'on revoit, de temps à autre, par hasard.

M'être rendue compte que je suis un sauvage asocial, ça m'a fait du bien. Jamais je ne serai la poupée que certains voudraient tenir sous leur coupe, et c'est tant mieux. Peut-être donnerai-je la main à quelqun, mais en toute confiance, cette fois-ci, tout est à recommencer on verra bien avec qui : lui ou un autre, mais un égal. Pas de projets en forme de cages à rêves, pas de conciliations aux allures de compromis, c'est fini. Demain on verra, demain. Une décision, que suivront mille autres.

J'ai réalisé que la bonne vieille amitié virile (hahaha), ça a du bon. Se rouler dans le sable en se bourrant de coups de poing, que cela vous paraisse étrange ou non, ça fait du bien. Et on se repose des émotions en buvant une tite mousse. Et on erre en quête d'un noctambus qu'on ne risque pas de trouver puisqu'on a pris une rue en sens unique (le mauvais, évidemment). Le week-end dernier j'ai vu plein de films débiles avec des copains, c'était rigolo : du kickboxing québecois, des peplums ratés, des histoires de dieux de l'Olympe qui font du kung-fu, une présentation du carnaval de Rio par Schwarty... que du lourd. J'ai aussi vu Volver, toute seule à la Villette. C'était bien!!! Le film, et d'être toute seule, ouverte à l'inconnu. J'ai discuté avec des types en sortant de la projection. Pour rien, juste pour parler. J'ai aussi été à un barbecue, et je me suis même super bien entendue avec une fille... oui, une fille!! On a bu du Calva, j'ai dormi dans un grand lit avec un nounours énorme. J'ai vu une comédie grinçante italienne des années 60, hier, drôle et méchante, truc de bidonvilles ; en plus je venais de ramasser des vêtements qui n'attendaient que le passage des éboueurs pour accéder enfin au repos éternel. Raté, ils m'ont plu. Bref, c'est la belle vie, je m'amuse, je suis libre.

Libre pour encore quelques mois. Ensuite, il faudra se décider, savoir si je la présente ou non cette ... d'agreg. Oh, je verrai bien d'ici là.
Savoir que devenir, comment vivre, manger et boire. Savoir où vivre.

Libre aussi d'oublier que je vis dans un pays qui est en train d'expulser pour la deuxième fois mon pote brésilien. La nation française le loge et nourrit en attendant, à titre gracieux (on est dans le pays des droits de l'homme, oui ou merde) dans un magnifique centre de rétention à Palaiseau. La classe, non. Sauf qu'il en est tellement content, du service, qu'il ne veut même pas que je vienne lui rendre visite de peur d'avoir à passer par la fouille obligatoire avant et après le parloir, à poil avec des mecs qui te tripotent de partout.

Libre d'oublier que je ne sais pas quoi faire pour changer quoique ce soit à ce foutoir, pour qu'on arrête de nous bassiner avec l'identité nationale, la rentabilité et le travail. Je n'aime pas le travail.
Je n'aime pas non plus l'argent, où est le problème? J'ai envie de vivre avec les gens et pas toute seule, de ne pas être riche tant qu'il y aura des gens qui crèvent de faim ou ne peuvent pas réaliser leurs rêves, où est le problème? Pourquoi est-ce que les pauvres eux-mêmes sont si scandalisés qu'on méprise ce bel argent, qu'on ne le dépense pas n'importe comment afin de n'avoir pas à s'en procurer du "nouveau"?
Je n'ai pas envie d'être salariée, même si je devrai bien l'être un minimum pour ne dépendre de personne, alors tant pis. J'ai bien choisi mes priorités, et je ne demande rien à personne, que je sache..

Je suis probablement immature. Bien. Je changerai d'avis dans quelques années. Bien. J'en aurai marre d'avoir du mal à joindre les deux bouts. Bien.
Et alors?
En attendant, je m'amuse, je me serai amusée. J'espère que les autres en feront autant, c'est tout.

Et, une fois de plus, je répète que je préfère une alternance de déprime glauque et de joies démesurées qu'une tiède et béate apathie. Mais bon. Vous me connaissez un peu, maintenant.

La prochaine fois je parle du rap. Promis.

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samedi, mai 19, 2007

En rond dans une cage

C'est fini le temps des déceptions, des hésitations et revirements à répétition, il a été élu, plus la peine de se demander si ça valait le coup ou pas de voter contre lui. Même pas de remords, je dirais.
C'est fini, mais le problème c'est que là il y a un blanc. C'est fini et plus rien. Impossible, on croirait, mais si. C'est fini et arrêté.

Et ne me dites pas que deux ou trois manifs qui rassemblent quelques milliers de personnes dans toute la France, ça correspond à quoique ce soit d'un peu valable, vu le contexte. Mais c'est fini parce qu'il n'y a plus rien à faire, tout bêtement. Quand vous vous ramenez à une manif et que la station de métro est fermée, et qu'il y a environ... 20? 30 fois plus de flics....? Qu'à cette même manifestation les gens ne peuvent même pas se retrouver puisque le lieu de rendez-vous est inaccessible, fourgons blancs et bleus obligent ; et que la moitié des manifestants, de toutes façons sont de gentils RG...
Vous faites comme tout le monde, vous vous promenez un peu dans le quartier, même pas une poubelle à brûler parce que Sarko a décidé qu'il pleuvrait, et puis vous rentrez chez vous.

Il est aussi possible d'aller se faire enfermer dans des pièges à rats tout à fait renommés. Genre Bastille, ou Concorde, pour les plus imaginatifs, et là, trente pékins paumés attendent sous la pluie que rien ne se passe. C'est super ultra cool.

Ou alors des balades au rythme un peu plus enlevé, mais qui finissent malheureusement toujours de la même manière, et toujours pour les mêmes, faut comprendre qu'on en ait un peu ras-le-bol au bout d'un moment, surtout quand c'est pour se faire tirer dans le dos ensuite par de sympathiques diant-diants.
Genre ceux qui ont été traumatisés par l'idée qu'on puisse, tant qu'à discuter dans le vide, inviter dans le débat des gens qui n'avaient même pas eu le rendez-vous par indy, mais dont je savais pourtant qu'ils avaient participé à des trucs, avant. Ils étaient là, à 10m, mais non, il ne fallait pas leur parler "à ce moment-là, autant demander à n'importe qui, la personne là, qui passe, si elle ne veut pas nous rejoindre".... C'est vrai qu'on est là pour discuter de choses sérieuses, hein, alors des noirs, vous n'allez pas me faire croire qu'ils peuvent être vraiment politisés. "Mais pourquoi tu es venue, au fait, si tu trouves que l'idée de se voir en vrai pour discuter est mauvaise? C'est assez paradoxal, je trouve" C'est vrai, comment est-ce que j'ai pu m'imaginer un seul instant que des filles en fute stretch, ventre à l'air et ballerines pouvaient avoir en tête d'organiser un truc pour de vrai. Bon en même temps c'est vrai qu'elle n'avait pas osé mettre sa photo. "Mais une action, ça se construit, justement. Je suis pour qu'on aille dans un café, ce sera plus simple" Et Barbès, ça s'est construit en combien de temps? 1 minute? 2 à la limite. "Ah oui mais forcément, si tu considères que Barbès c'était bien... " Je me suis cassée, vite fait.

Il y a aussi d'autres choses à faire. Mais quoi? Il faudrait trouver des actions qu'on puisse mener à une, deux, six ou sept personnes. Des actions vraiment très très mobiles, de pur harcèlement. Entre gribouiller Nique Sarko sur toutes les affiches du métro, et brûler des poubelles. Pour l'aspect individuel. Il faudrait penser.

Parce que la guerre, c'est tous les jours.

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samedi, mars 31, 2007

j'espère que c'est pas vrai

non je dirais pas quoi, de toutes façons, mais j'espère vraiment que ce n'est pas ce que je pense. là je serais vraiment dégoûtée. à mort. ça se fait trop pas, même si j'ai envisagé de faire une chose un peu similaire, mais c'est pas la même chose. et je pourrais même être fâchée.
ça ne m'arrive pas si souvent que ça en fait. bon si, un petit peu peut-être ; mais pas trop dans ce contexte.
d'ailleurs j'en ai marre. mes ressorts sont cassés, ça fait un an que je n'ai plus d'élan à l'intérieur, plus d'agressivité, sauf sociale et encore, ça devient du genre kamikaze ou rien, et je ne sais pas pourquoi. au début je pensais que c'était le fait d'être heureuse et, disons, insérée dans des rapports sociaux qui me stabilisaient forcément un peu, fragilisaient mon armure de fille insensible (image absurde je trouve aussi mais bon, c'est pas moi qui ait choisi). après j'ai cru que c'était la chute. mais non. ou alors ça fait un bout de temps que je tombe, et j'aurais du toucher le fond depuis un moment. mais non.
ce qui me fait le plus mal, c'est de m'en rendre compte dans le pogo. maintenant j'ai peur de tomber. je veux bien, je veux, même, qu'on me cogne, mais pas perdre l'équilibre. c'est totalement idiot, je suis d'accord.
alors je reste sur les côtés, juste à la limite du pogo, ça frappe encore plus je crois, pourtant, je me débats entre des corps qui se débattent eux aussi, le plus violemment possible, mais je ne vole plus. en fait je ne crois plus en moi, même dans le pogo. c'est ça le problème. avant c'était le moment pendant lequel je réunifiais mon corps et mes perspectives, ben même plus, maintenant. je suis dans la merde, hein?
en fait il reste juste quelque chose de scotché au fond de moi que je peux pas m'empêcher d'essayer de virer par tous les moyens, sauf que pas par tous en fait.
sinon c'était bien quand même les concerts hier. surtout le premier en fait, sous le déluge, dans l'insouciance totale même pour moi, c'est dire s'ils sont forts les wampas. j'ai eu droit à un gros kiss de didier les deux fois, en plus. je suis montée sur scène, mais là je finis par m'habituer, et c'est pas le moment que je préfère, finalement.
j'ai bien aimé le massacre du poisson rouge, que didier faisait allègrement tournoyer dans le sachet en plastique. mais il a changé les paroles de la chanson pour lui, après. je veux bien qu'on me secoue un peu si ensuite on fait une belle chanson pour moi. enfin je suis pas tout à fait sûre, mais je pense. j'ai bien aimé aussi la danse au milieu du carrefour.
le soir j'étais pas dans mon assiette, pour pleins de raisons. en plus j'étais crevée. mais bon, c'était super bien quand même, juste un peu doux-amer.

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