la subversion est instructive

jeudi, février 15, 2007


et la finition.. j'ai pas encore de "portrait-résultat" mais ça ne saurait tarder...


ça c'était pendant


alors ça c'était avant

mardi, février 06, 2007

Je recherche

une grande (ou pas, je m'en fous en fait) cause pour laquelle il faille faire une grève de la faim.

d'avance, merci.

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lundi, février 05, 2007

la honte et la lutte

Je vais parler de choses que je ne comprends pas tout à fait, mais ce sont des choses importantes. Pendant très longtemps j'ai été bouffée en permanence par une honte hargneuse, violente, démesurée, pour tout et n'importe quoi, je ne savais pas y échapper. Etant gamine je passais la moitié du temps à vouloir disparaître, vouloir que les autres aient oublié des choses qu'ils n'avaient même pas vues. L'autre moitié à leur en vouloir beaucoup, et une autre encore parce que je n'aime pas faire dans la demie-mesure, à me demander quoi faire, à m'observer et me dévisager de bas en haut avec dégoût. De bas en haut n'étant évidemment pas une manière de restreindre cette occupation à son aspect concret et physique.
En réalité on - des livres et des individus, bien plus que l'expérience malheureusement je suis assez gourde sur ce coup-là - m'a appris ensuite comment faire pour vivre. Il ne faut pas avoir honte c'est absolument impossible sinon. Il ne faut pas se regarder de l'extérieur. Il faut s'efforcer de vivre depuis l'intérieur de soi, de manière subjective et désespérée. Cela demande une volonté certaine je dois dire, tout du moins pour des gens comme moi qui ont tendance à vouloir tout contrôler, enfin en tout cas pour ce qui est d'eux. Mais honnêtement du haut de mon inexpérience j'aurais tendance à penser que c'est la seule façon d'avancer de manière un peu intéressante et, en prime, de ne pas passer trop près d'une ligne limite, type non-retour si vous voyez ce que je peux vouloir dire.
En gros cela revient à renoncer à tout esprit de supervision kantien ou assimilé : je ne dois pas me regarder vivre, faute de quoi je me retrouve paralysée; et en parallèle je dois au contraire, humblement et avec un orgueil insupportable, accepter d'être moi et de m'y circonscrire afin de pouvoir agir depuis ce moi à assumer.
Cela a comme dangereuse et passionnante conséquence de renoncer aux filets de sauvetage et de me lancer à corps perdu dans une lutte, en y participant vraiment. En effet, plus question dès lors de formuler des interrogations comme "et si je n'y arrivais pas" ou "et après je me retrouve où" (et puis évidemment les "et il-s en pensera-ont quoi?" mais ça cela relève de l'évidence). On est parti tant pis.
Il y a un côté enthousiasmant à se dire qu'on a choisi, qu'on est maintenant responsable, qu'on a pris nos risques. Je suis personnellement absolument fasciné par la notion du pari. Mais j'y reviendrai ultérieurement.
Et puis après tout la vie n'est pas si longue, pas si importante non plus qu'on ne puisse se permettre de prendre le risque de la gâcher ou de la perdre. Ou si? Souvent je me demande comment je réagirais si je me retrouvais à la rue à 30 ans après l'avoir bien cherché à foutre en l'air certaines opportunités qui me sont aujourd'hui offertes, sous prétexte de moralité ou par faignantise. Je me demande aussi comment je ferais si j'y préférais la perspective ô combien enivrante de devenir mettons fonctionnaire-prof, que ce soit au collège ou à la fac d'ailleurs. Je me demande bien ça pourquoi je ne me demanderais pas le reste si j'ose me poser des questions pareilles, non?

ps: rien à voir, ou si peu, avec les lectures du week-end.